Nicolas Desmurs (VD)

ARTS VISUELS | Installation interactive sonore

Exposition sur la Place des théâtres

Vers la description de l’œuvre

Présentation

Artiste transdisciplinaire, mes œuvres sont des décors de scènes dont le public peut être acteur.

À travers la documentation photo, vidéo et son de ces dernières, je cherche à explorer la frontière entre réalité et fiction.

Bien qu’interactifs, mes dispositifs n’exigent pas la participation pour être appréciés.

Mon approche cultive l’essentielle ambiguité pour stimuler l’enjeu de l’acte.

Alors, chaque regard que la pièce rencontre peut être le déclencheur d’un événement unique, laissant le flou de son scénario ouvrir la voie à l’improvisation, nourrissant ainsi de nouvelles histoires.

Mon travail, ancré dans une perspective critique vis-à-vis des systèmes de manipulation et de surveillance, explore la frontière floue entre le vécu et l’imaginé, la liberté et la contrainte.

Via des mécanismes qui peuvent suggérer un engagement, je confronte les participants à leur perception, leur décision et leur capacité à influencer ou à être influencés par l’environnement qui les entoure.

Fi’Ni

Egalement co – fondateur du duo d’artistes nommé Fi’Ni, dont je partage la paternité avec John-Félix Lehmann, j’élargis mes recherches sur la relation entre art et spectateur par le biais de la performance dans l’espace public.

Nos représentations sont le plus souvent basées sur des mises en scène qualifiées d’absurdes, mais réalisées avec le plus grand sérieux, comme nos happenings au 20 ans du Festival Act, ou notre intervention à la galerie de Lemme, à Sion.

Nous sommes les protagonistes des terrains de jeu que l’action de nos corps dessine.

Muzak

JCC, Installation sonore, téléphone Bakélite ( 1958 ), peinture acrylique, performance, 2024 Inspirée par les observations de Lev Manovich dans son article « On totalitarian Interactivity », Muzak révèle l’interactivité non pas comme une libération, mais comme un outil de manipulation finement orchestré, alimentant ses propres desseins sous couvert d’engagement et de choix personnel. Dès l’entrée, vos pas sont pressés par le son strident d’une sonnerie de téléphone. Une fois les escaliers dévalés, vous entrez dans un espace où un unique spot éclaire un téléphone disposé sur un tableau rouge. Dans l’angle de la pièce, une personne derrière un guichet vous observe. Chargée de vous faire hésiter, elle quitte son desk dès que vous avancez vers le combiné.

Avez-vous le droit de décrocher ?

Ce geste simple est une réponse à la première étape de sélection de l’installation. Une fois décroché, le téléphone vous annonce s’il vous juge digne de devenir une composante de la structure du dispositif. En cas de réponse positive, la personne qui jusqu’alors vous observait les mains derrière le dos, dégaine un certificat d’admission numéroté puis vous demande votre nom et prénom. Félicitations, vous serez affichés sur le mur de Muzak, désormais votre essence fait partie intégrante de l’œuvre. Fidèle au système capitaliste qu’elle met en scène, Muzak n’exploite que « ses heureux gagnants » dans le but de s’étendre et de tapisser la pièce de ses certificats d’admission rouges signés par les élus. Paradoxalement, bien que ce dispositif reproduise avec froideur un aspect de notre réalité quotidienne, cette œuvre nourrit une réflexion sur l’émancipation face à un système de valeurs dominantes.

En laissant les malchanceux « libres » de son emprise, l’installation Muzak, par son statut d’œuvre d’art, offre la possibilité de relativiser nos échecs tout en invitant à réfléchir sur notre manière d’interagir au sein de structures de pouvoir et de réussite dans la société contemporaine.

À l’occasion du Pollen Festival, Muzak à décider de mettre en jeu le cachet de son artiste pour l’offrir à l’âme chanceuse qui décrochera le téléphone au moment opportun !

Si vous êtes intéressé.es à acquérir cette oeuvre, merci de nous contacter par mail à l’adresse suivante : expo@pollenfestival.ch