Jacynthe Lamon (VS)
Un seul en scène dans lequel la comédienne réalise des instruments sonores qu’elle dispose autour d’elle et dont les sons et la présence constituent son paysage intérieur. La pièce mélange l’écriture de plateau et des chansons originales. Nous construisons un laboratoire poétique où tous les objets de création sonore et visuelle font partie de la narration. Le langage choisi est à la croisée du théâtre de mouvements, du théâtre d’objets et de la comédie musicale.
La pièce traite du besoin de ralentir, de s’arrêter, de mettre en pause cette course effrénée contre le temps à laquelle nous sommes tous astreints et de s’isoler afin de se rapprocher de son essence. Il s’agit de retrouver un espace de solitude et ainsi se mettre en contact direct avec son « moi » profond en s’offrant un accès privilégié à sa propre richesse intérieure. Au moment où s’ouvre la pièce, Aponie, se repasse en boucle les échanges qu’elle a eu avec les siens alors qu’elle partageait la décision de s’isoler et qui va la séparer du reste du monde. Le temps est à la fête. Elle se retrouve enfin seule, apaisée et joyeuse. Lorsque l’euphorie retombe elle se retrouve face à face avec qui elle est et ce qu’elle a donné jusqu’ici, avec ses doutes et ses envies les plus enfouies.
Une recherche qui s’initie depuis un état de solitude volontaire du personnage comme opportunité de se découvrir, de s’écouter, de se rapprocher de son cœur afin de s’ouvrir pleinement aux autres. Aponie choisit de sortir de sa zone de confort et explore sa solitude comme moyen de se délivrer de l’isolement qui la fait passer du « moi » , conditionné et dépendant car toujours en rapport aux autres, au « je » libre et responsable.
C’est une réflexion sur la création comme plateforme pour catalyser la transformation intérieure. L’art peut-il exister si on ne lui offre pas cet espace? D’ailleurs, existe-t-on sans cette intimité ? C’est un manifeste pour la créativité, la foi en soi, le plaisir et le monde intérieur partagé.